Le bluff

Le bluff

Le 28/10/2009

Le bluff consiste à faire croire à son ou ses adversaire(s) que l’on possède un jeu en main différent de celui que l’on possède en réalité.

L’expression vient de l’anglais to bluff, « tromper » et beaucoup de gens assimilent le mot « bluff » au poker. Pourtant, les règles du poker soient beaucoup plus complexes, et les stratégies de jeu bien plus diverses.

L’art et la manière de bluffer au poker

Au poker, le facteur humain occupe une place centrale. En effet, il ne s’agit pas de jouer contre une machine mais contre des adversaires qu’il s’agit de tromper, de devancer. Le bluff consiste alors à faire croire à ses adversaires que l’on possède un meilleur jeu qu’eux. C’est une technique de jeu qui est fréquemment utilisée mais qui demande, pour être efficace, une bonne lecture du jeu et une dose de psychologie.

Il ne s’agit par seulement de bluffer en désespoir de cause, lorsque l’on a une mauvaise main. Un bon bluff doit commencer dès le début de la partie, avant même la « River ». C’est une des réelles stratégies de jeu qu’il faut savoir faire en tournoi.

Sans quelques coups de bluff, il est impossible ou presque de gagner un tournoi majeur de poker car il ne faudrait dans ce cas compter que sur la chance.

Enfin, il ne faut pas abuser du bluff, ne pas gonfler sa mise exagérément au risque de tout perdre. Pour maîtriser le bluff, il est aussi intéressant dans un premier temps de jouer souvent avec les mêmes personnes afin de comprendre leur manière de jouer et de pouvoir bluffer en conséquence.

Les raisons du bluff

Le bluff se fait avant tout dans le but d’intimider les autres joueurs et donc qu’ils se couchent (« fold ») afin que la mise revienne au bluffeur. Mais d’autres raisons peuvent motiver cette stratégie de jeu.  Si le facteur humain est si important au poker c’est que ce jeu est une véritable bataille d’informations. Il s’agit à la fois de cacher son jeu, donc d’en faire varier la teneur et les coups régulièrement, mais aussi de lire le jeu de l’adversaire.

Ainsi, l’intérêt du bluff est dans les mises qui sont en jeu, ainsi que dans la possibilité de créer une confusion chez ses adversaires. Le doute sera en effet installé dans leur esprit, pour l’ensemble de la partie.

Une stratégie de jeu délicate

En parallèle, les pots remportés permettent tout de même d’augmenter les mises et de déstabiliser les autres joueurs. Le bluff permet ainsi d’éviter de jouer de manière linéaire, ce qui donnerait la possibilité à ses adversaires de lire dans son jeu aisément et d’agir en conséquence.

La stratégie de jeu consiste donc à choisir quand bluffer. En bluffant trop tôt dans la partie, ou trop souvent, les adversaires ne seront plus impressionnés. Au contraire, ils n’hésiteront plus à relancer les mises du bluffeur. Il faut trouver le juste équilibre, c'est-à-dire la manière de déstabiliser ses adversaires sans pour autant mettre en jeu des mises trop importantes. Il faut également analyser un minimum ses adversaires à la table pour savoir ceux qui vont être difficiles à bluffer, comme par exemple ceux qui « callent » quasiment tout le temps.

Dans un coup, si le pot n’est pas intéressant, il ne faut peut-être pas se risquer à bluffer. Au contraire, si le pot est important, bluffer comporte le risque que les joueurs ne se coucheront plus, car ils seront déjà investis dans le coup. Cela est d’autant plus vrai s’il reste beaucoup de joueurs dans le coup.

Enfin, le bluff doit s’intégrer dans un coup parfaitement. Décider de bluffer à la Turn alors que l’on a juste checker devient le début est risqué car vous misez tout sur le fait que vos adversaires croient que vous avez touché la carte qu’il vous fallait. Le bluff réussi est souvent celui que l’on a réfléchi et préparé depuis le début du coup, en fonction bien sûr de l’attitude des autres joueurs à la table.

Pour les plus spécialistes, il existe aussi le semi-bluff et l'incitation à faire bluffer son adversaire !


Photo Gus Hansen.