A Monaco, on fait un premier bilan de la libéralisation des jeux d’argent

A Monaco, on fait un premier bilan de la libéralisation des jeux d’argent

Le 12/10/2010

Cela fait 4 mois que les monopoles nationaux sur les jeux d’argent en ligne, à savoir ceux de la FDJ et du PMU pour ce qui est des paris sportifs/hippiques, ont été abolis. Ce changement législatif a entraîné l’apparition de nombreux opérateurs et donc une course à la médiatisation effrénée. Avec le Monaco iGaming Exchange, il est temps de tirer des premières conclusions.

Un marché en pleine expansion ?

Cette nouvelle offre semble avoir rencontré son public. Ainsi, 41 agréments ont déjà été délivrés par l’Autorité de régulation des jeux d’argent (ARJEL) pour 31 sites spécialisés. Le secteur du poker représente une grande part ceux-ci avec 21 licences, vient ensuite les paris sportifs avec 13 autorisations et finalement le turf avec 7 sites reconnus.

Un phénomène de concentration est en train d’apparaître. Rares sont les opérateurs qui limitent leur activité à un seul secteur. Ainsi, le PMU, Betclic et EurosportBET cumulent déjà les trois licences, leur permettant d’être présents dans tous les domaines.

500 000 joueurs jouent chaque semaine

Cette multiplication des acteurs dans les jeux d’argent en ligne repose sur une demande toujours croissante. Selon l’ARJEL, près de 2 millions de comptes ont déjà été ouverts sur les différents sites et 500 000 joueurs par semaine sont actifs. Leurs dépenses hebdomadaires s’élèvent à 100 € en moyenne, ce qui représente environ 7 € par pari.

L’offre illégale est toujours persistante

Selon Jean-François Vilotte, président de l’ARJEL, depuis l’ouverture à la concurrence de ce secteur, les paris sportifs regroupent 260 millions d’euros de mises, les paris hippiques quant à eux génèrent 230 millions d’euros. Pour ce qui touche au poker, les chiffres ne sont pas encore disponibles, il est en effet plus dur de comptabiliser ce domaine en raison de son fonctionnement. Avec 500 millions d’euros de retour dans les paris légaux, « nous sommes en ligne avec l'objectif de faire basculer vers l'offre légale la majorité de l'offre illégale, estimée à 1 milliard d'euros par an » a déclaré M. Vilotte.

De gros investissements en publicité

Avec la libéralisation, d’autres pans de l’économie enregistrent des résultats importants. En effet, pour faire la différence avec leurs concurrents directs, les opérateurs investissent massivement dans la publicité. Avant même la légalisation des jeux d’argent en ligne le 8 juin 2010, près de 104 millions d’euros avaient déjà été investis. Internet était alors le premier vecteur devant la télévision, la presse et finalement la radio. Cinq annonceurs représentaient 84% de ces investissements. Il s’agit de la FDJ, de Betclic, du PMU, de Winamax et de Bwin.

Dans le mois qui a suivi ce changement législatif, ces opérateurs ont été rejoints par SAjOO et EurosportBET comme les plus gros investisseurs publicitaires. « Ce niveau d'investissements publicitaires rappelle celui des investissements réalisées par les entreprises de renseignements téléphoniques lors de l'ouverture à la concurrence de ce marché il y a quatre ans », selon Eric Trousset, directeur marketing de Kantar Media.

Le premier salon du jeu d’argent en ligne est ouvert !

Au cours du  Monaco iGaming Exchanges, qui a lieu du 11 au 13 octobre, les différents acteurs de ce jeune secteur pourront discuter de la lutte contre la fraude et le blanchiment d’argent. C’est ce que nous avait expliqué David Tomatis le mois dernier. De plus, les opérateurs devraient profiter de cette tribune pour exposer leurs récriminations. Ainsi, la fiscalité très lourde qui pèse sur cette activité et son évolution devraient être abordée.

L’expansion et la généralisation des Smartphones entraîne une évolution dans le comportement des parieurs et devrait être responsable d’une transformation du cadre juridique propre à cette activité.