Pourquoi le poker ne connait-il pas la crise ?
Le 15/06/2010
Si la crise financière en Europe et la crainte d’une nouvelle récession aux Etats-Unis a fait frétillé les World Series Of Poker l’espace d’un instant, cela n’a été que de courte durée. Seth Palansky, chargé de communication pour les WSOP, prend d’ailleurs plaisir à le confirmer dans le Los Angeles Times, la crise n’a pas d’effet sur eux.
La participation ne faiblit pas
Les World Series Of Poker 2010 n’ont pas succombé à la crise financière qui frappe la quasi-totalité des pays riches. C’est ce qu’a déclaré au Los Angeles Times le monsieur communication de la compétition qui se déroule en ce moment à Las Vegas, Seth Palansky.
La remontée du dollar par rapport à la monnaie européenne a fait craindre, l’espace d’un instant, aux organisateurs une baisse de participation notamment concernant les tournois les plus chers. Mais ils ont rapidement été rassurés par des chiffres qui, loin de chuter, sont en réelle augmentation par rapport à l’année dernière. Sur les dix premiers jours de la compétition qui s’est ouverte le 28 mai, les WSOP enregistrent une hausse de +5% de participation concernant les tournois à 10.000$ et une pointe à +21% pour le No Limit à 5.000$.
L’effet jeux olympiques ?
Seth Palansky justifie ces bons résultats par ce qu’il appelle « l’effet jeux olympiques », expliquant qu’une victoire aux WSOP a une valeur prestigieuse qu’on ne retrouve dans aucun autre tournoi pour la simple raison qu’on y affronte les meilleurs joueurs du monde. « Nous avons de la chance, nous bénéficions de l'effet Jeux Olympiques. C'est une célébration annuelle du poker ici, et tout le monde veut se tester contre les meilleurs joueurs du monde », explique M. Palansky. Il ne cache cependant pas qu’il n’a pas toujours cru à cet « effet jeux olympiques » puisque les organisateurs avaient prévu un impact de la crise européenne, notamment de la baisse de l’Euro, sur les WSOP et exigé que les droits d’entrée des participants soient réglés en dollar. « Nous avons vu la baisse de l'euro et de la livre comme un chiffon rouge avec un écart de 30 à 40% sur quelques années » avoue-t-il avant de conclure « Mais la crise n’a pas d’effet sur nous ».
Oui, mais en France…
En France, l’ambiance n’est pas la même. L’engouement pour le poker ne faiblit pas malgré la crise mais avec le changement de législation, même les plus grands comme le Groupe Barrière et la Française des Jeux, récemment associés autour du site Barrierepoker.fr, ne cachent pas leurs craintes concernant la concurrence étrangère. Lucide, le groupe Lucien Barrière déclarait d’ailleurs il y a quelques jours que les perspectives de chiffre d’affaires et de rentabilité dans le poker en ligne français dépendront essentiellement « de la capacité de l’Etat à exercer un contrôle efficace sur les sites illicites ».
On estime en effet qu’il existe près de 25 000 sites de poker virtuel dans le monde, dont la plupart sont installés à l’étranger et donc illégaux dans l’hexagone. Une concurrence qui, c’est sûr, ne fera pas de cadeau si elle n’est pas repoussée aux frontières. Si la loi a été promulguée en mai, les décrets concernant le poker devraient être publiés à la fin du mois.