FDJ.fr : les jeux d’argent en hausse
Le 29/01/2011
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La FDJ a une empreinte dans les jeux d’argent et les jeux de grattage. La deuxième agence mondiale derrière Atomatica sait comment attirer ses joueurs avec de nouveaux jeux mais également en fidélisant la clientèle.
L’essor des paris sportifs
Son Président Directeur Général, Christophe Blanchard-Dignac, reconnait que l’ARJEL a beaucoup contribué à un chiffre d’affaires plus important.
En 2010, le produit des paris sportifs a dépassé la barre de 10% des ventes de la FDJ (783 millions €, 8 % des ventes en 2009). Vous vous êtes passionnés pour les paris sportifs pour tout genre de sport. De plus, la publicité sur les médias a contribué à renforcer l’image de marque du site de la FDJ. ParionsWeb par exemple a été créé pour faire concurrence aux cadors des jeux en ligne sur internet qui sont Betclic et Bwin.
A présent, il est possible de parier sur les matchs de foot, tennis, handball, basket voire même la Formule 1. Les paris s’effectuent en direct. Vous pouvez miser sur tout comme le nombre de sets au tennis, le buteur d’un match, le podium du grand prix. Mais ParionsWeb a une variante pour les bars, les tabacs, les bureaux de presse. C’est Parions Sport.
Les gens discutent autour d’un verre pour parier sur tel ou tel match et après mure réflexion faire une grille de paris avec les numéros des matchs correspondants. Plus les côtes sont élevées plus le pari est risqué. Mais attention si le pari s’avère exact, les gains peuvent être colossaux.
Les jeux de grattage font toujours effet
Les jeux de grattage sont très nombreux à la FDJ. Qui ne sait jamais arrêté dans un tabac ou une presse pour acheter un petit Morpion ou un black jack ? A l’époque, il y avait le Millionnaire qui était une référence dans le jeu à gratter car avec les 3 TV, vous partiez directement à Paris tenter votre chance pour remporter 1 million de francs.
Cependant, après le passage à l’euro, les jeux se sont considérablement développés. On en compte aujourd’hui plus d’une quinzaine. Alors imaginez comme le choix est large. C’est un plaisir de gratter pour savoir si oui ou non vous avez gagné. Bien que les jeux de tirage soient le plus joués à l’heure actuelle, en particulier avec l’Euro Millions, les jeux instantanés n’en restent pas moins une solution pour gagner de l’argent. La FDJ l’a bien compris et a mis en place un système de pochette cadeau pour les fêtes de fin d’année. Bonne pioche.
Le Loto et l’Euro Millions restent les deux les plus joués par les Français. Les sommes sont conséquentes en cas de gain mais les chances de l’emporter sont minimes. 1 chance sur 72 000 000 c’est infime. Mais, la FDJ continue à vous faire rêver et à empocher de l’argent grâce à vos paris et vos grattages. Les jeux de grattage ont enregistré 4,290 milliards € (+ 10,6 %), le Cash (cinq euros pièce) a atteint à lui seul 1,189 milliard €. Les jeux de tirage représentent 3,490 milliards € : le Loto 1,538 milliard €, l’Euro Millions 1,104 milliard € et le Rapido 1,552 milliard €. Ces chiffres ont de quoi faire frissonner mais la réalité est ainsi.
Les Français sont fans des jeux à gratter et ce n’est pas prêt d’être terminé.
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Vos réactions (1)
Martignoni, le 31/01/2011
Résultats 2010 en forte croissance pour l’opérateur historique des loteries
FRANCAISE DES JEUX : LE PARADOXE DE L’ETAT CROUPIER
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JP Martignoni ( sociologue)
• Christophe Blanchard Dignac peut se réjouir du travail accompli l’année dernière, par la FDJ et son réseau de détaillants. L’opérateur historique a surperformé en 2010 avec une croissance de 5,5 %. La barre symbolique des 10 milliards d’euros est « franchie pour la première fois ». Certains vont crier au scandale. Pas nous. Ce n’est pas le rôle d’un sociologue qui sépare « le savant du politique » de porter un jugement moral ou idéologique, sur une activité économique, une pratique sociale et culturelle.
• Ce résultat exceptionnel a bien sur à voir avec une crise économique qui perdure. Les Français cherchent plus que jamais à « décrocher le pactole », pour « changer de vie », « se refaire » à travers le jeu, ou tout simplement cherchent à « améliorer l’ordinaire » d’un ordinaire de plus en plus affecté par la dépression économique mondiale et une imposition nationale et locale en perpétuelle augmentation. Le pari n’est d’ailleurs pas stupide… pour les gagnants . La FDJ a redistribué 6,8 milliards euros de gains l’année dernière. Il serait donc réducteur de faire une analyse néo-marxiste du phénomène, en réactivant la symbolique des deux célèbres maximes : « Du pain et des jeux », « Le jeu comme opium du peuple ». Par ailleurs les revendications sociales et grèves de 2010 indiquent bien que les Français ne mettent pas leur destin uniquement dans les bras de Déesse Fortuna ou ceux du Dieu Hasard.
• Ces résultats proviennent également de l’activité marketing intense de la FDJ et de son activisme en matière de développement de son offre ( nouveaux jeux de grattage , et notamment Cash 500, relookage d’anciens jeux, lancement d’Amigo un jeu permanent à haute fréquence clone du Rapido, gros investissement dans les jeux en ligne à travers le site parionsweb. La FDJ est une société bien gérée qui sait vendre des jeux. Rien à redire la dessus. Il ne faudrait pas cependant que la FDJ s’imagine que ces jeux lui appartiennent et qu’elle peut exploiter jusqu’à la corde ce précieux pratimoine ludique national, contribuant ainsi à tuer la poule aux œufs d’or.
• Mais dans le même temps le PDG de la FDJ a certainement des motifs d’inquiétude. Il sait qu’il est de plus en plus confronté au « paradoxe de l’Etat Croupier ». La FDJ investit fortement, se développe à marche forcée ( piétinant au passage un principe de précaution longtemps instrumentalisé pour freiner l’ouverture à la concurrence et combattre les directives européennes) mais dans le même temps affiche symboliquement une Politique de « Jeu Responsable », tout en finançant des psychologues qui ont trouvé un relais de croissance dans l’addiction au jeu. La FDJ est bien entendu en conflit d’intérets patent dans cette affaire. Ce n’est pas à la FDJ de mesurer les conséquences ( sociales et en terme de santé publique) de son activité, de définir des normes ( contrat AFNOR/FDJ)…
C’est pour cette raison que le parlement a décidé - dans la loi sur les jeux en ligne de juin 2010 - de mettre en place un Comite consultatif pour les jeux en dur et le gambling virtuel, épaulé par un Observatoire des jeux indépendant qui ait les moyens de ses ambitions. Mais si l’Arjel a été installé rapidement et fonctionne activement sous la houlette de JF Vilotte, ces deux autres organismes, indispensables à une politique des jeux qui défende l’intérêt général et qui fasse en sorte que les chiffres du gambling ne soient pas instrumentalisés , n’existent toujours pas. Ce retard devient suspect. Le Sénat s’en inquiéte, le Président de l’Arjel également. La symbolique des « amis du Fouquet’s ressurgit.
En attendant le Livre Vert de Michel Barnier, la Commission Européenne s’interroge également sur les conséquences du gambling et le jeu excessif. Elle veut des chiffres et semble désormais à juste titre interrogative vis à vis de l’opportunisme des thèses de la doxa du jeu pathologie maladie financée principalement par la FDJ. « elle cherche à savoir si le phénomène d’addiction est plus répandu dans le jeu en ligne que dans le jeu en dur. Certains disent que c’est le cas, d’autres prétendent l’inverse, déplore t on à Bruxelles. » (1)Je ne suis pas mécontent que la Commission s’interroge désormais ainsi car nous avons souvent dénoncé les analyses contradictoires de la doxa du jeu pathologie maladie sur ce sujet. Cette interrogation indique que la question du jeu excessif - sa définition, sa mesure - doit être traitée sérieusement et scientifiquement car elle peut facilement être instrumentalisée. On pourrait en dire autant du Taux de redistribution, de la publicité pour les jeux d’argent, de la socialisation ludique des mineurs etc….
• Dernier soucis pour CB Dignac, malgré ou à cause de ces résultats formidables, la FDJ a sans doute mangé son pain blanc. Bénéficiant d’un « avantage concurrentiel » indéniable en tant qu’opérateur historique, la FDJ est désormais comme le PMU sous l’œil de l’Autorité de la concurrence qui a rendu un premier « avis » critique. La FDJ doit donc parachever rapidement sa mutation, changer d’état d’esprit, « jouer le jeu », si elle ne veut pas que cet avantage soit désormais considéré, par l’institution de la rue de l’Echelle ou par l’Europe, comme un « abus de position dominante ». Autant dire une petite révolution culturelle pour la FDJ, ex Française Des Jeux.
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Jean-Pierre G. Martignoni-Hutin
( sociologue)
(1) Alexandre Counis : « Jeux en ligne : Bruxelles prépare un Livre Vert très consensuel « ( les Echos, 13 janvier 2011)
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