Un joueur de poker dépendant réclame 100.000 euros à l’État français

Un joueur de poker dépendant réclame 100.000 euros à l’État français

Le 13/12/2011

Un joueur français a décidé de porter plainte contre l’État pour ne pas l’avoir interdit des salles de jeux et des sites de poker en ligne. Une première en France.

100.000€ de dommages et intérêts réclamés

Originaire de Reims, un homme de 37 ans qui souhaite rester anonyme, a décidé de porter plainte contre l’État français et réclame 100.000 euros de dommages et intérêts pour perte financière, préjudice moral et psychologique.

Ce joueur, dépendant au poker et dont l’analyse par un psychiatre a décelé une pathologie sévère d’addiction au jeu d’argent, reproche à l’État français de ne pas l’avoir suffisamment protégé en ne lui interdisant pas l’accès aux salles de jeux physiques et en ligne, comme il en avait fait la demande à l’été 2010.

Juillet 2010, le plaignant avait contacté le ministère de l’Intérieur de son plein gré afin de s’inscrire sur la liste des interdits de sites de jeux en ligne. Ce fichier est dans la continuité du fichier des interdits de casino et qui fait écho à la loi de mai 2010 sur l’ouverture du marché des jeux en ligne à la concurrence. Les sites de jeux d’argent doivent consulter ce fichier d’environ 36.000 noms, édité par le ministère de l’Intérieur, avant d’autoriser un joueur à s’inscrire sur leur plateforme.

Une erreur technique à l’origine ?

Le ministère de l’Intérieur reconnaît qu’il y aurait eu une erreur dans la transcription des informations du plaignant, notamment sur sa domiciliation. C’est cette erreur technique qui aurait permis au plaignant de continuer à se rendre sur les sites de jeux et ainsi nourrir son vice et son addiction. Une addiction qui lui faisait perdre 50% de son salaire tous les mois.

L’avocat du plaignant estime que la demande de son client n’a pas été appliquée par la Place Beauvau et réclame à ce titre des indemnités à hauteur de 100.000 euros pour son client. La plainte a été enregistrée au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne où l’audience préliminaire doit avoir lieu ce jeudi 15 décembre.