Comment l’Afrique du sud va interdire les jeux en ligne ?
Le 28/08/2010
L’Afrique du sud interdit toute forme de jeu en ligne. Un fort recul pour un pays qui a été longtemps très libéral avec les opérateurs de jeux d’argent.
10 ans d'emprisonnement pour tout contrevenant
Le ministre de l’industrie et des échanges sud-africain a été pris de court par la plus haute cour de justice nationale. Alors que le gouvernement attendait toujours un rapport final sur la question avant de trancher sur la légalisation ou non des jeux en ligne, la justice a tranché pour le non.
Tout jeu d’argent en ligne est désormais banni de la toile sud-africaine depuis le 20 août dernier jusqu’à une éventuelle légalisation du marché par le gouvernement. Les opérateurs sont contraints de fermer leurs sites sous peine d’amendes d’un maximum de 1,36 milliards d’euros et/ou de 10 ans de réclusion !
Les effets de cette décision sont nombreux. Dorénavant, les fournisseurs d’accès à internet (FAI) devront bloquer l’accès aux sites illégaux, ça ne vous rappelle rien ? Selon le jugement du tribunal, toute publicité est interdite, les internautes pris en faute seront passibles d’un million de dollars d’amende et/ou de 10 ans d’emprisonnement. D’ailleurs, l’Afrique du sud tient à faire respecter la loi en arguant qu’en cas de libéralisation de son marché, seuls les acteurs ayant respecté le fait de se retirer pourront postuler pour des licences le jour J.
En faisant le tour des législations mondiales en matière de jeu, on se rend compte que, d’une manière plus ou moins vive, tous les pays s’attèlent à ce dossier capital, où beaucoup d’intérêts diffèrent.
Le bras de fer de CGGB
Une décision précipitée par la CGGB, très virulente envers les opérateurs. La Commission « Gauteng Glambling Board », qui milite activement pour l’interdiction des casinos en ligne, a gagné son bras de fer contre l’industrie des jeux en ligne en faisant pression sur la justice. Lucky Lukhwareni, directeur des services juridiques du « Gambling Board » de la province de Gauteng a mis en garde les acteurs du marché souhaitant poursuivre : « Nous avons contacté les médias pour qu'ils préviennent les casinos online de stopper leurs activités illégales. S'ils continuent nous procéderons à des arrestations et nous les poursuivrons en justice ». Une déclaration qui a déjà fait réagir Fin24, site financier local qui estime que c’est « une règle de plus sur une chose qui n'est pas régulable ». L'industrie du jeu en ligne sud-africaine pèserait entre 40 et 100 millions d'euros.