La superstition au poker : pourquoi les joueurs sont superstitieux ?

La superstition au poker : pourquoi les joueurs sont superstitieux ?

Le 04/07/2010

Les joueurs sont la plupart du temps de nature superstitieuse, et le poker ne fait pas exception, même s’il est davantage question de compétence que de chance. Beaucoup de joueurs estiment qu’il est possible de provoquer la chance ou du moins d’éviter la malchance grâce à certaines méthodes qui varient d’un joueur à l’autre.

La « pokerstition »

Les joueurs de poker ont tendance à penser qu’ils peuvent avoir une emprise sur la chance, la défier, là où d’autres ont échoué. Certaines superstitions ont cours depuis des centaines d’années. Souvent par exemple dans les jeux de cartes en général, les participants qui traversent une mauvaise passe se persuadent que c’est la faute du jeu de carte en lui-même. C’est pourquoi il arrive souvent qu’un joueur demande à les changer et à jouer avec un nouveau jeu.

Jouer simplement avec la superstition serait une erreur car cela reviendrait à occulter la part maitrisable du poker due à la compétence, mais un peu de superstition ne fait pas de mal non plus. De plus, certaines anecdotes qui circulent dans le milieu participent à encourager une certaine « pokerstition ». Doyle Brunson a par exemple gagné deux fois les WSOP avec 10-2. Depuis, cette main est considérée par beaucoup de joueurs superstitieux comme une main qu’il ne faut absolument pas jeter.pok

Certains s’inventent aussi leurs petits trucs pour défier le hasard, des trucs qui ne sont pas l’apanage des joueurs en réel mais qui sont parfois aussi pratiqués, pour certains, en ligne. Porter des vêtements particuliers, garder un porte un bonheur, sont des superstitions que l’on peut pratiquer dans les deux supports de jeu.

Les professionnels eux, connaissent bien l’importance de la compétence et de la stratégie mais sont parfois tout de même superstitieux, jusqu’à une certaine limite. Vanessa Rousso, professionnelle, s’est d’ailleurs exprimée à ce sujet : « Lorsque je joue à fond, je ne cède aucune place à la superstition. Mais comme tout le monde, un jour ou l’autre ça vous travaille. Ce fût le cas pour moi récemment : j’ai joué trois jours d’affilés pour des résultats très médiocres. Le quatrième jour du tournoi, j’ai porté mes lunettes, ma montre et mon bracelet, et j’ai gagné! De même que le jour d’après encore, depuis je garde les lunettes, la montre, le bracelet! Haha, c’est inconscient peut-être mais on se dit, et si ça marchait vraiment, vous savez… ».

Quelques exemples de superstitions

Même les moins célèbres ont des superstitions. On retrouve notamment dans le poker des croyances relatives aux couleurs des vetements, aux sièges où il ne faut pas s’asseoir, et bien sur aux cartes. Certaines superstitions touchent même des communautés entières. Par exemple, les asiatiques et notamment les chinois, sont davantage superstitieux que nous, occidentaux, car les jeux de hasard font partie intégrante de leurs traditions. Ils croient notamment que la bouche de lion apporte  la malchance. Ainsi, l’Hôtel et Casino MGM Grand de Las Vegas a du refaire son entrée car celle-ci avait la forme d’une bouche de lion et faisait fuir tous les clients asiatiques. Il ne faut pas toujours prendre les superstitions à la légère.

Chez les occidentaux, les superstitions sont davantage individualisées, chacun en possède des propres, même s’il y a parfois quelques classiques. Ainsi, si vous recherchez dans la vie de joueurs célèbres, il y a beaucoup de chance pour que vous tombiez sur un porte-bonheur ou un rituel. Phil Hellmuth est connu pour ne porter qu’un certain type de couleur et surtout jamais de blanc. De la même manière, Hal Kant ne compte jamais ses jetons, Mike Sexton évite toujours de croiser le regard des croupiers et enfin, Johnny Chan ne joue jamais une partie de poker sans une orange qu’il dispose à côté de lui. Côté femme, Isabelle Mercier porte toujours un bijou porte-bonheur. Elle dit d’ailleurs à ce sujet, « j’ai un million de gris-gris ! Je change tout le temps, j’en trouve des nouveaux, on m’en donne, et j’affectionne tout particulièrement les têtes de morts ! ». A chacun sa façon d’être superstitieux.

La superstition, un bon filon ?

Une artiste bijoutière et accessoirement joueuse de poker a d’ailleurs flairer le filon des porte-bonheurs et en a tout naturellement fait un business. AnneSofi a ainsi créé une collection de gris-gris de poker et a réussi à trouver sa place en France en se faisant remarquer par des joueuses professionnelles. Isabelle Mercier ne jure par exemple que par ses bracelets, collier, broches, bagues,... L’émission « Direct Poker » est aussi tombée sous le charme et les croupières ainsi que la présentatrice des premières saisons, Céline Merle-Béral, en portait à l’écran.

Efficaces ou non, les gris-gris et autres porte-bonheurs ne sont pas prêts de disparaitre du monde des jeux de hasard plus généralement. De plus, même si elle n’a rien de logique, cela peut donner un avantage mental et émotionnel. Le joueur peut y trouver l’impulsion dont il a besoin pour mieux jouer et gagner. De là à dire qu’il existe des joueurs chanceux et des malchanceux