Comment lire le jeu de son adversaire ?

Comment lire le jeu de son adversaire ?

Le 25/10/2009

Voilà une des caractéristiques du poker qui en fait un jeu bien différent de tous les autres jeux de cartes. La dimension psychologique du poker prend ici tout son sens et votre aptitude en la matière sera mise à rude épreuve.

Le langage au est tout sauf verbal, alors maintenant, attelez-vous à détecter ces attitudes, appelées « tells » et ces expressions qui en disent long...

Se mettre à la place de l'adversaire

Dans un premier temps, il faut que vous vous mettiez dans l'esprit de vos concurrents pour comprendre leur manière de jouer. Car il y a un point qu'il ne faut pas négliger au poker : on joue aussi en fonction des autres. Les cartes privatives sont déterminantes mais il est important de deviner autant que possible ce que les autres joueurs ont en main et ce qui fait qu'ils suivent, checkent ou se couchent. Tout cela est très compliqué et prend du temps, car malheureusement ce n'est pas une science exacte. Et si cette difficulté est avérée pour vous, elle l'est aussi pour vos adversaires alors mettez-les en doute et n'en dites pas trop à travers vos attitudes.

Vos concurrents cherchent à savoir quelles sont vos cartes et qu'est-ce qui fait que vous suivez un pot ou que vous fassiez une grosse relance. Le bluff au poker, d'ailleurs, repose sur cette particularité : on ne peut savoir à coup sûr quelles sont les cartes que l'on ne voit pas.

Jouer avec les tells

"Il y a des signes qui ne trompent pas" paraît-il, au poker, comme ailleurs. Alors soyez concentré autant sur votre jeu que sur les impressions que vous pourrez faire transparaître. Par exemple, un joueur qui semble nerveux dont le regard rapide se promène d'adversaire en adversaire, qui vérifie plusieurs fois son jeu et qui tremble est sans aucun doute un joueur dont le jeu est mince. Mais prenez garde aux bluffeurs ! Car même sur ces attitudes qui semblent flagrantes et rarement simulées il y a des experts. Et généralement, ils ne montrent jamais leur jeu quand ils perdent. C'est d'ailleurs une chose fortement conseillée car si vous avez perdu il est inutile que les autres joueurs apprennent comment et pourquoi ; ils risqueraient d'en tirer un grand enseignement, par exemple la manière dont vous faîtes vos relances par rapport à telle ou telle combinaison, si vous êtes un bluffeur, si vous êtes tête brûlée ou prudent.

A contrario, quand vous êtes conscient d'avoir un jeu peu porteur mais que vous avez décidé de jouer quand même (dans l'attente éventuelle d'une quinte ou d'une couleur, admettons) ayez l'air déterminé et arborez une mine détendue. Rien n'est plus effrayant qu'un joueur qui semble sûr de lui. Les esprits adverses vont bouillonné et vous allez provoquer quelques belles migraines. Grâce à cela vous pourrez en faire coucher plus d'un !

Il y a un petit "truc" intéressant qui est particulièrement utile aux tables de poker : savoir manipuler les jetons. Cette manière habile dont certains joueurs font glisser les jetons entre leurs doigts est bien souvent perçu par les autres (notamment les débutants) comme un signe d'habitude. Ainsi, le joueur fera peur, il aura un ascendant psychologique sur les concurrents à la table.

Les questions magiques

Pour lire au mieux les jeux de vos adversaires il y a quelques questions à se poser de manière récurrente. La première, évidente, est : "Quelles sont ses cartes privatives ?" Il faut que vous essayiez de comprendre ce qui peut le faire jouer en fonction du flop, de la turn et de la river mais aussi ce qui le fait relancer tout d'un coup ou pire, ce qui le fait miser pré-flop. Et c'est bien à ce moment-là qu'il est le plus difficile de savoir : avant que les cartes communes soient étendues à la vue de tous, les bluffeurs ont le champ libre pour vous faire douter. Si vous avez un jeu disons "jouable" et qu'un concurrent impose une grosse relance, vous risquez de coucher pour ne pas perdre trop de plumes et c'est de cette manière que nous assistons bien trop souvent à des "vols de pots". Cette technique est courante, bien qu'elle soit plus anti-jeu qu'autre chose.

La deuxième question à se poser est : "Quelles cartes pense-t-il que j'ai ?" En effet, vos adversaires vont miser en fonction de ce qu'ils pensent que vous avez. Prenons un exemple, si le flop comporte deux Rois et que votre concurrents en a également un entre les mains, il va certainement se demander si éventuellement vous n'en avez pas un aussi et auquel cas il s'inquiètera de son kicker. Par-contre, s'il estime qu'il est peu probable que vous en ayez un, il va essayer de checker ou de faire une faible relance pour que vous suiviez ce pot perdu d'avance. Ainsi, faîtes attention à vos attitudes, vos regards et vos tics.

La troisième et dernière question, la plus compliquée aussi est : "Pense-t-il à ce que je pense ?" Cette question-là est la plus subtile car elle est un indicateur de jeu pour vous comme pour vos adversaires. Elle résume en quelques sortes toutes les stratégies du poker. Si vous avez une idée des cartes privatives de votre adversaire et que celui-ci a malencontreusement confirmé vos impressions, alors vous êtes vraiment sur la bonne voie. Il est très rare que cela se produise et d'autant plus lorsque l'on a pas l'habitude du poker depuis longtemps. Mais quand cela se réalise, rien n'est plus magique. D'ailleurs, récemment, à une table finale d'un tournoi de poker EPT le cheapleader a été suivi par un des derniers concurrents à la table, il semblait hésitant et pourtant, il a payé sa blind. Le cheapleader lui a lancé "tu as une paire de 7 servie ?". Silence et stupeur : son adversaire avait effectivement une paire de 7 servie !