Le CSA veut protéger les joueurs mineurs des pubs pour le jeu d'argent

Le CSA veut protéger les joueurs mineurs des pubs pour le jeu d'argent

Le 28/04/2010

Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel lance une consultation publique sur les conditions de diffusion, à la télévision et à la radio, de la publicité pour les jeux en ligne. La question centrale concerne la prévention des mineurs.

Le CSA désemparé mais déterminé à protéger les enfants et les ados

Trois semaines après que les premières sociétés aient candidaté auprès de l’ARJEL pour l’obtention des licences, le CSA ouvre une consultation publique sur un « projet de délibération relative aux communications commerciales en faveur d'un opérateur de jeux d'argent et de hasard ». Pour faire simple, ce projet doit mettre en place les conditions dans lesquelles les opérateurs de jeux en ligne pourront, ou ne pourront pas, faire de la publicité à la radio et à la télévision. Le Conseil prévoit clairement d’interdire la publicité à destination des mineurs.

Cependant la consultation doit permettre de déterminer les heures où la publicité pour ces jeux sera totalement interdite et surtout sur quels types programmes. Le CSA n’arrive pas à prendre sa décision. Est-il nécessaire de mentionner clairement dans tous les messages publicitaires que les jeux sont interdits aux personnes mineures ? Ou le simple fait de « ne pas laisser penser que les mineurs peuvent jouer » est-il suffisant ? C’est pour répondre à toutes ces questions que les futurs opérateurs et les médias sont ainsi consultés. Ils doivent faire parvenir leurs avis au CSA avant le vendredi 7 mai, par email ou voie postale.

Les radios et télés montent au créneau

Mais cette consultation est loin de faire l’unanimité au sein de la grande famille médiatique. L’Association des chaînes privées (ACP) qui regroupe TF1, M6 et Canal+, ainsi que le Bureau de la radio (RTL, Europe1, NRJ et RMC) ont décidé de se mobiliser contre ce projet de résolution encadrant la publicité sur les jeux d’argent. Ils ont rédigé un courrier de protestation à l’attention du conseil des sages. Celui-ci dénonce des réglementations trop strictes qui finalement ne feront que renforcer des géants du net comme Google ou Yahoo!, qui, eux, ne subissent aucune contrainte. En effet, le CSA prévoit dans son projet d’interdire toute publicité pour les paris en ligne entre 5h du matin et 22h30 à la télévision et de 17h à minuit concernant les radios. Certaines règles imposées ne font évidemment pas débat, comme l’obligation de préciser que la publicité parle d’un service de jeu légal, l’indentification de l’annonceur ou encore l’interdiction de représenter des mineurs, etc…. Cependant beaucoup d’acteurs du marché regrettent la méthode qu’emploi le CSA : « Avant de publier son projet de résolution, on aurait bien aimé que le CSA nous consulte », souligne un signataire du courrier, qui devrait arriver au siège de l’instance d’ici peu de temps.

Selon certains spécialistes, les investissements publicitaires des opérateurs de jeux en ligne pourraient atteindre les 200 à 250 millions d’euros sur trois ans. On comprend alors que les grands médias nationaux exigent avoir leur mots à dire avant de tirer un trait sur la nouvelle poule aux œufs d’or du PAF. Mais entre profit et protection des mineurs, il semble impératif de trouver un juste un milieu. Une affaire à suivre.