Groupe Barrière - Française des jeux, ou la rencontre de deux géants

Groupe Barrière - Française des jeux, ou la rencontre de deux géants

Le 13/01/2010

Plutôt que de se laisser dévorer par une concurrence de plus en plus grande, la FDJ a décidé d’agir en s’associant avec le groupe Barrière, spécialiste, pour lancer Barrierepoker.fr.

Un accord avec la Française des jeux

En septembre, nous annoncions un accord entre la Française des jeux et le groupe Barrière, c’est maintenant officiel. Et il est vrai que chacun des deux peut apporter à l’autre. La Française des jeux a besoin d’un groupe qui connaisse les jeux qui séduisent à présent un grand nombre d’internautes, que ce soit le poker en ligne ou plus généralement les jeux de casino traditionnels que l’on trouve en dur. Le groupe Barrière exploite en effet LeCroupier.com depuis l’étranger et connaît le potentiel à en tirer.

On parle de la création d’une équipe FDJ/Barrière et d’exclusivité dont bénéficierait l’entreprise monopoliste détenue par l’Etat à 72% au sein des établissements de Barrière. Pour ces derniers, l’alliance stratégique avec l’opérateur de jeu français historique est de bon augure pour se placer parmi les premiers dans la lutte médiatique, celle de l’image.

2009 : la Française des jeux va mieux, Barrière a limité la (grosse) casse

« Deux sur la balançoire », cette pièce de théâtre pourrait être une jolie image pour décrire la situation des deux entreprises, qui n’ont pas toujours été en bonne position et qui connaissent les hauts et les bas.

Le groupe Barrière, tout d’abord, qui a su mieux résisté que les autres casinotiers à la crise des casinos qu’ont causé le web et l’interdiction de fumer depuis 2 ans. Bien que très affaibli par des baisses d’activité, son casino d’Enghien-les-Bains reste le premier français avec 153,7 millions d’euros de Produit Brut de Jeux (PBJ). Un symbole dans la guerre Partouche-Barrière. L’année 2009 n’a pas été meilleure que 2008 puisqu’une nouvelle baisse de 3,4% par rapport à l’année passée est constatée mais le groupe s’est mieux défendu que ses concurrents.

Le géant aux pieds d’argile rejoint la FDJ qui a elle aussi connu des moments difficiles mais revient en  forme. Après deux années consécutives de baisse d’activité dont les opérateurs illégaux ont bien profité, la croissance est de retour pour la Française des Jeux. Et elle passe de la troisième à la deuxième place des loteries dans le monde, au plus grand bonheur de l’Etat français qui a pris au passage sa part du gâteau ! Les mises des joueurs ont augmenté de 8,6 % pour quasiment atteindre les 10 milliards d’euros.

Bien que 750 000 Français jouent déjà au poker sur des sites basés dans des pays où le législateur l’autorise, le PDG Christophe Blanchard-Dignac se veut rassurant en expliquant « nous faisons le pari de la fidélité (…), en période de crise, il y a un retour aux valeurs sûres et de proximité ».

Le ticket sera-t-il gagnant ?


Photo Pascal Visintainer, directeur commercial du Groupe Lucien Barrière