La privatisation de la Française des Jeux, qu’en est-il ?

La privatisation de la Française des Jeux, qu’en est-il ?

Le 08/10/2009

En juin 2008, Eric Woerth, ministre du budget, annonce sa volonté de libéraliser les jeux d’argent en ligne. A cette occasion, il évoque une possible privatisation de la Française des Jeux. A l’heure de la discussion du projet de loi sur la libéralisation des paris en ligne devant le parlement, qu’est il advenu de l’idée de privatisation de la Française des jeux ?

Pression de la Commission Européenne sur la France pour la libéralisation des paris en ligne

La Française des Jeux est une entreprise publique qui a pour vocation l'organisation et l'exploitation des jeux de loterie et de pronostics sportifs sur le territoire français. Avec le PMU, ils étaient jusqu’alors les seuls autorisés à proposer des paris sportifs ou hippiques sur internet.

Mais en 2007, la Commission européenne ouvre une procédure pour violation des principes communautaires contre la France du fait de cette situation monopolistique.

Conséquence : une réflexion sur la privatisation de la Française des jeux

En conséquence, en juin 2008, E. Woerth annonce en conseil des ministres la prochaine libéralisation des jeux d’argent en ligne : les paris sportifs, les paris hippiques et certains jeux de casino dont le poker. Cette libéralisation vise également à mettre un terme au blanchiment d’argent, monnaie courante des sites clandestins de jeux d’argent en ligne. Il s’agit aussi de lutter contre les jeux d'argent illicites que proposent les sites internet étrangers.

Ainsi, la Française des jeux ne détiendra plus de monopole sur les paris sportifs en ligne. A cette occasion, le ministre du budget pense à privatiser la Française des jeux.

Les modalités d’une privatisation éventuelle

A priori, cette privatisation ne serait pas totale, l’Etat souhaitant conserver certaines prérogatives. Aujourd’hui, l’Etat possède 72% du capital de la Française des jeux et  n’en conserverait que 51%. Le reste du capital est détenu par les « émetteurs historiques de la loterie nationale », associations d'anciens combattants, qui organisaient des loteries après la Première Guerre mondiale, ainsi que par salariés et groupements de courtiers.

Interrogés sur ce point, les associations d’anciens combattants ne seraient pour le moment pas favorables à l’ouverture d’une partie du capital.

On peut aussi imaginer  que la France suive l’exemple de la Grande Bretagne ou de l’Italie et choisisse la solution de la privatisation totale. Malgré tout, le scénario de la privatisation partielle pourrait être préféré. N’oublions pas que la Française des jeux, avec un chiffre d'affaires de plus de 9 milliards d'euros, 37600 points de vente, 29,2 millions de joueurs dans l'année, a redistribué 2,5 milliards d’euros à l'Etat en 2008 (première ressource de l’Etat dans les jeux d’argent).

Avantages/inconvénients d’une privatisation

Il apparait que la privatisation de la Française des Jeux la plongerait dans la concurrence et l’obligerait peut être à devenir plus compétitive. Cela rentrerait dans l’objectif de concurrence et d’équité que nous fixe l’Europe.

Cependant, les tickets de grattage et la loterie constituent 96% de l’activité de cette entreprise publique, véritable institution Française. Ces deux activités n’étant pas concernées par la libéralisation des jeux d’argent en ligne, doit-on alors privatiser ce monopole ?

Rien de sûr pour le moment…

Quoi qu’il en soit, le 20 septembre 2009, le journal « Les Echos » faisait paraitre un article sur le caractère non immédiat de la privatisation de la Française des jeux. De plus, ce sujet n’est pour le moment pas ressurgi lors des débats actuels à l’Assemblée Nationale sur le projet de loi de libéralisation des paris en ligne.