Poker versus Fisc : où en sommes-nous ?

Poker versus Fisc : où en sommes-nous ?

Le 12/04/2017

La situation fiscale pour les joueurs de poker est encore relativement floue en France. En réalité, tout tourne autour de la notion de joueur professionnel. Plus précisément, si vous êtes joueur professionnel, vos revenus issus du poker seront taxés, alors que si vous êtes un joueur amateur, vos revenus sont nets d’impôt. Oui, mais qui est considéré comme joueur professionnel et qui ne l’est pas ?

Amateur ou Professionnel

Commençons par le plus simple, pour être imposable lorsque l’on joue poker, encore faut-il gagner de l’argent grâce à cette activité. Autrement dit, un grand nombre de joueurs occasionnels ne sont pas concernés. 

Pour les joueurs restants, les choses sont plus complexes. Il faut distinguer le joueur professionnel du joueur amateur. 

Selon l’administration fiscale, le caractère professionnel définit un joueur qui joue de manière régulière et qui perçoit fréquemment des gains lui permettant de compléter ses revenus issus d’une autre activité ou de constituer son unique revenu. Il est nécessaire que le poker soit pratiqué régulièrement avec des revenus qui sont également réguliers. 

A l’inverse, l’amateur est un joueur occasionnel qui a une autre activité professionnelle rémunérée lui permettant d’assurer son train de vie. 

Une frontière très mince

La distinction entre joueur professionnel ou amateur peut être relativement délicate. Chaque cas est étudié et il y a forcément une part de subjectivité dans le jugement fait par l’administration fiscale. 

Par exemple, un joueur occasionnel qui remporte un gros tournoi de 1 million d’euros n’est pas imposable. A l’inverse, quand est-il du joueur régulier qui ne remporte qu’occasionnellement quelques gains peu élevés ? De même, comment justifier que le poker n’est qu’une activité annexe ? 

Le cas du célèbre joueur Philippe Ktorza illustre parfaitement cette ambiguïté. Alors qu’il est sponsorisé par un grand site et qu’il remporte fréquemment des gains de plus de 1 000 €, voire plusieurs dizaines de milliers d’euros, il a réussi à prouver que le poker n’était pour lui qu’une activité annexe, lui permettant d’échapper au fisc. 

N’hésitez pas à demander au fisc en cas d’hésitation lors du remplissage de votre feuille d’impôt