Ce qu'il faut savoir sur le procès des paris sur le handball

Ce qu'il faut savoir sur le procès des paris sur le handball

Le 25/06/2015

Le procès sur le match de hand truqué entre Montpellier et Cesson est terminé. Des peines de prison avec sursis accompagnées d’amendes ont été prononcées pour plusieurs responsables de cette tricherie, dont les frères Karabatic, tandis que d’autres ont écopé d’une amende. La FDJ sort donc victorieuse de ce procès dont elle est à l’origine.

Match truqué (ou pas) et paris sportifs

L’affaire remonte à mai 2012 et à un match entre le club de Montpellier, alors meilleur club de France, face à Cesson. Ce jour-là, Montpellier, à la grande surprise, perd contre Cesson dans un match où le tenant du titre et futur champion de France n’a jamais semblé en mesure de devancer au score l’équipe de Cesson qui comporte pourtant nettement moins de stars.

Parallèlement, la Française des jeux observe un montant des mises anormal, nettement supérieur à ce que génère habituellement ce genre de rencontre. Ainsi, il est rare que le montant total des mises pour un tel match dépasse 3 000 €, or cette fois la FDJ a enregistré un montant total de 104 887 €. Le plus étonnant, c’est que 97,6 % de ce montant, soit 102 300 €, a été misé sur une victoire de Cesson-Sévigné à la mi-temps. La cote était alors de 2,9 pour ce cas de figure. Sur les 102 300 €, 88 000 ont été misés à Montpellier et les alentours.

Dès lors, la FDJ bloque les paris à la mi-temps. Cette situation louche lui semble anormale et elle va alors prévenir le service des courses et jeux de la Direction centrale de la police judiciaire.

Le procès

La FDJ ouvre un procès pour « corruption active et passive » ainsi que pour « escroquerie et recel d’escroquerie ». Pour la FDJ, les joueurs de Montpellier ont truqué la première période afin de pouvoir par la suite gérer leur retard

L’avocat de la FDJ, Me Thierry Herzog a notamment plaidé que « Bien sûr le hasard existe, mais trop de hasard tue le hasard ». D’autant que deux experts, dont un ancien arbitre, ont été appelés pour analyser s’il était possible que les Montpelliérains aient truqué le match. Pour eux tout cela semble trop curieux pour être de l’ordre du simple hasard.

De même le procureur Patrick Desjardins a ajouté que « le caractère aberrant des mises passées attestent qu'il y a eu tricherie. Il n'y a pas besoin d'aller chercher ailleurs ». Une peine plus ou moins lourde a été requise pour chacun des 16 prévenus, allant de 6 mois de sursis et 80 000 € d’amende pour le buraliste Nicolas Gillet à 7 500 € d’amende pour les épouses des frères Karabatic et pour Ayoub Chah un proche du joueur Samuel Honrubia.