«L’EGBA défend les intérêts des opérateurs de jeux réglementés»

«L’EGBA défend les intérêts des opérateurs de jeux réglementés»

Par Sigrid LIGNE, EGBA, le 31/03/2010

Sigrid Ligné est la secrétaire générale de l'EGBA (European Gaming and Betting Association). Elle nous parle de son rôle dans le marché des jeux d’argent en ligne.

Kuzeo : « Pouvez-vous présenter l'EGBA et son rôle ? Dans quelles mesures influencez-vous les responsables politiques ? »

Sigrid Ligné : Créée en mars 2007, l'EGBA est une association qui regroupe les principaux opérateurs européens de jeux et de paris en ligne à savoir Bet-at-home, Bwin, Digibet, Expekt, Interwetten, PartyGaming et Unibet.

L’EGBA a pour objectif de défendre les intérêts d’opérateurs réglementés et titulaires de licences au sein de l’Union européenne auprès des institutions européennes et les instances réglementaires. Notre objectif est aussi de les éduquer ainsi que l’opinion publique en Europe sur la réalité de ce jeune secteur en devenir afin d’en favoriser une meilleure connaissance.

« En quoi l'EGBA se différencie de l'AJELI ou de l'AFOJEL ? »

L’EGBA est une association européenne alors que l’AJELI et L’AFOJEL sont des associations françaises qui se concentrent exclusivement sur le marché français.

« Le projet de loi français sur les jeux d'argent a été examiné par le Sénat en févier. Qu'en pensez-vous ? Quels seraient les points à améliorer et quels points vous satisfont ? »

Nous sommes très préoccupés par le projet de loi. Il est contraire au droit communautaire et aux règles du Traité. Le projet de loi tel qu’il a été voté au Sénat en février renforce les restrictions contre les nouveaux entrants européens potentiels et de ce fait aggrave clairement les conditions d’ouverture du marché français. Nous sommes particulièrement inquiets sur les points suivants :

  • la remise à zéro des comptes clients entre la promulgation de la loi et l’obtention des licences.
  • la limitation supplémentaire sur le taux de retour aux joueurs qui va limiter la compétitivité des nouveaux entrants.
  • l’introduction d’un droit au pari sportif (une première en Europe).
  • les coûts astronomiques liés à l’obligation faite aux opérateurs d’établir une plate-forme informatique en France.

A quelques mois de la coupe du monde de football en juin 2010, le projet de loi nous semble très mal engagé pour les nouveaux entrants et ne fera que consolider encore plus la position des opérateurs historiques (FDJ et PMU).

« Le principe des licences vous plaît-il ? »

Un Etat membre est en droit de mettre en place des licences de jeux et paris en ligne et donc nous ne nous y opposons pas. Il est important, cependant, que toute licence prenne en compte les contrôles et les garanties offerts par les opérateurs européens dans leurs juridictions d’origine afin d’éviter tout doublon.

« D'un point de vue plus général, que faut-il améliorer en Europe ? Quelle harmonisation satisferait l'ensemble des opérateurs de jeux ? »

L’EGBA est en faveur d’une harmonisation européenne du secteur des jeux et paris en ligne. Il y a cependant un manque de volonté politique à cet égard et ce malgré un intérêt croissant et des discussions de plus en plus nombreuses. Le jeu en ligne est une activité transfrontière et l’établissement d’un Code de conduite européen constitue la meilleure option pratique dans un avenir proche. Les consommateurs comme les opérateurs en seraient au final les bénéficiaires.