«Une bonne chose que RMC se soit entendue avec Partouche»

«Une bonne chose que RMC se soit entendue avec Partouche»

Par Antonin TEISSEIRE, Partouche, le 25/06/2012

Quelques jours après l’ouverture des 43èmes Championnats du Monde à Las Vegas, nous dévoilons l’interview que le Pavarotti du poker français nous a accordée la semaine dernière. Antonin Teisseire prépare la défense de son titre de Champion et s’adonne à un tout nouveau jeu en co-animant une émission radio hebdomadaire entièrement consacrée au poker sur RMC.

KUZEO : « Bonjour Antonin, peux tu nous raconter l’histoire qui te lie au poker et à Partouche depuis tant d’années ? »

Antonin Teisseire : Je joue au poker depuis plus de 30 ans ! Comme beaucoup, j’ai commencé par le poker fermé avec des amis, en famille. Etant originaire du Sud Est, les jeux de cartes ont rapidement fait partie de ma culture... comme la pétanque. On joue et on se prend au jeu, on se retrouve entre amis, on partage, on rigole. Ce prétexte de retrouvailles n’empêche pas la passion et l’envie de gagner, c’est ce qui s’est passé chez moi. Mon père évoluait comme joueur de football professionnel à l’Olympique Lyonnais, j’ai du hériter de cet esprit de compétition et de gagne. J’ai appris l’essence du jeu sous toutes ses formes, la patience et la résistance.

Avoir la possibilité de pouvoir vivre et d’encore m’émouvoir d’un jeu que je connais depuis tant d’années c’est tout simplement formidable, c’est pour ca que j‘ai décidé d’arrêter mon métier de restaurateur. En 2005, beaucoup de choses se sont accélérées avec la démocratisation du Texas Hold’em et cette nouvelle vague de joueurs dont j’ai fait partie. Le poker est un jeu de souffrance, de convivialité, de partage et d’adrénaline. Ca ne laisse personne indifférent, moi le premier, et j’aime prendre ces risques qui font que l’on se retrouve en table finale et parfois sur la plus haute marche, comme l’été dernier en devenant champion du monde.

Je joue tous les jours, que ce soit en Live, ou online sur Partouche.fr. Le regard des gens n’a pas tellement changé depuis que j’ai décroché ce bracelet. Au plan professionnel, je dois reconnaitre qu’il existait une pression qui prenait la forme d’une sorte d’obligation de résultats lorsque j’ai commencé à travailler avec Partouche Poker en 2008, mais cette victoire en 2011 m’a libéré. Au final, c’est mieux ainsi, le fait d’être sponsorisé peut entraver votre jeu dans certains spots délicats. Ca n’est plus le cas à présent, c’est tant mieux pour moi et pour Partouche, on ne joue jamais mieux que lorsque l’on est totalement libéré.

« Le Partouche Poker Tour 2008 et Vegas 2011 sont deux des étapes majeures de ton ascension qui ont fait de toi un des personnages incontournables du poker Français. Peux-tu revenir sur ces étapes et nous parler un plus de ta personnalité ? »

Le Partouche Poker Tour 2008 (ndlr : Antonin finit 3ème de l’épreuve remportée par Alain Roy), est le point de départ de très belles choses aux cotés de Maxime Masquelier et Jean-Jacques Ichai qui se sont  tournés vers moi au sortir de l’évènement. « A chaque coup gagnant, il se levait, chantait, se mettait à danser. Il faisait le show. On l’a recruté sans hésiter » (Jean-Jacques Ichai, Directeur Marketing poker du Groupe Partouche). Ils m’ont confié le rôle d’Ambassadeur, rôle qui n’est pas exclusif et qui est partagé au sein d’une équipe très sympathique et hétéroclite avec Constant Rijkenberg, Alain Roy, Raphael Kroll, Bruno Launais, Ondine Monnanteuil et Margaux Ponnelle. C’est aussi de là que me vient le surnom de Pavarotti du Poker, surnom affublé par Gus Hansen, une des stars du poker international alors présent à la table. L’an dernier à Vegas, ça a été une forme de consécration personnelle. En tant que joueur de poker, qui ne rêve pas de remporter un bracelet de champion du monde ? L’anecdote est peu banale puisque ce sont deux amis, Bruno Lopes (fondateur et co-leader du groupe NTM) et Stéphane Albertini qui m’ont incité à aller jouer ce Triple Chance.

Durant tout le tournoi, il n’y a pas eu de déséquilibre des stacks qui pouvait laisser envisager une quelconque victoire prématurée. Il a fallu batailler jusqu’au bout. A la table finale, je n’avais qu’une chose en tête, gagner ce bracelet. Lors du Head’up final, j’avais le sentiment de jouer ma vie de joueur. Une finale et un Head’s up final sont des choses tellement rare dans ces circonstances que lorsque l’occasion se présente, il ne faut rien lâcher pour que la consécration soit au bout. J’ai vécu de très grandes émotions et j’ai dédicacé cette victoire à tous ceux qui m’ont accompagné en pensant  à mon fils Arthur. La fête a été magnifique... je suis le Phil Ivey de la fête !

Au niveau de ma personnalité, je suis quelqu’un d’entier et de droit. Si je devais me définir en quelques mots ce serait : sympathique, convivial, grande gueule et fidèle. Mon coté expressif est autant une qualité qu’un défaut, que je m’efforce de masquer sur les tables.

« En tant qu’Ambassadeur Partouche, as-tu eu l’occasion de tester la nouvelle interface de jeu qui devrait sortir au cours du mois de Juin ? »

J’ai eu l’occasion de la tester durant les phases de Beta test. Le nouveau logiciel a été très bien pensé sur beaucoup de points. Les designs et surtout le confort de jeu ont été nettement améliorés. Le soft dispose d’une toute nouvelle ergonomie et de multiples options qui font qu’aujourd’hui Partouche n’a rien à envier à ses concurrents. Avec un tel outil, le Groupe va faire un nouveau pas dans le marché du poker online français, comme il a su le faire en live en devenant le Leader Européen en matière de Casinos. Pour ceux qui voudraient jouer contre moi, mon pseudo c’est  «Tonin4 ». Je joue quasi quotidiennement sur la room en cash game, tournois ou Sit and Go.

Je profite d’ailleurs de cette interview pour m’excuser auprès des joueurs qui me questionnent ou me saluent dans les tchats. Je ne suis pas trop habitué à ça, mais je m’efforce de répondre à chacun d’entre eux lorsque je le remarque.  

« On va bientôt te retrouver à la radio sur RMC aux cotés de Daniel Riolo en tant que consultant Pro dans une toute nouvelle émission nationale exclusivement consacrée au poker. Peux-tu nous en dire plus ? »

Effectivement, on a commencé les enregistrements aujourd’hui. Nous allons pouvoir parler poker tous les vendredis soir et pour ceux qui ne seraient pas disponibles l’émission sera téléchargeable en podcast. L’équipe est vraiment très sympathique. Lorsque Partouche et RMC se sont rapprochés, ils ont de suite pensé à moi pour co-animer l’émission. C’est un métier que je découvre, mais j’ai pris beaucoup de plaisir lors de la première. Ce sera un espace de jeu entre les auditeurs et nous. On va parler stratégie, anecdotes, résultats, programmes avec des invités et des auditeurs qui pourront nous questionner. On tâchera de faire des rétrospectives pour rendre hommage aux légendes du poker, on distillera quelques conseils... Bref, le concept est bon, l’équipe est très agréable, tout est rassemblé pour continuer à faire parler de ce jeu aux facettes infinies.

RMC a su faire de très belles choses avec le foot. Ils participent chaque soir à la culture foot française. C’est une bonne chose qu’une telle radio se soit entendue avec Partouche pour tenter de faire la même chose avec le poker en le traitant comme un sport à part entière. Ce sera le 1er Talk-show Poker diffusé sur une radio nationale. Pour ce qui est du ton : de la bonne humeur et pas de langue de bois... tout ça m’est très familier.

« Antonin, lorsque tu as débuté le poker, quels conseils aurais tu aimé que l’on te donne ? »

Les conseils ne sont pas très nombreux, le plus dur n’est pas de les comprendre, mais d’avoir la rigueur de les appliquer. Le premier serait celui de la gestion de bankroll. Un bon joueur de poker est un bon comptable. Le second serait de prendre son temps pour apprendre à apprendre en commençant par exemple par des petits tournois ou des petits Sit & Go. Le troisième serait d’apprendre à être patient... et de le rester au fil des parties.

Le poker est un jeu de patience, surtout en Live. Enfin le plaisir. C’est jeu qui procure beaucoup d’émotions et qui permet à certains d’en vivre, mais ça doit rester un univers de loisir, de passion et de rencontres.